2012

Retour à une version “Olympique” en cette année 2012 avec  un plateau à quatre équipes mais une formule inspirée du récent “Final 4” de la ligue des champions, à savoir, une journée de demi-finales (le vendredi 13 juillet) puis des finales (3-4 puis 1-2) le dimanche. Donc “seulement” quatre matchs et deux jours de compétition. Court mais chaud…
La FFHB reconduit le podium des JO de Pékin en 2008 (ainsi que de l’ET2008 dans le désordre, France, Islande, Espagne) et remplace l’Egypte par la Tunisie, récente vainqueur de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) et donc numéro une africaine emmenée par les deux anciens sélestadiens Issam Tej et Heykel M’Gannem, entrainés par l’ancien “Bronzé” des JO 1992, Alain Portes.
La volonté du staff de l’équipe de France est de ne pas trop entamer les réserves de ses joueurs dont certains commencent à atteindre des âges respectables (Fernandez, Dinart, Karaboué, Omeyer et G.Gille, tous âgés de 35 ans et plus) tout en les mettant dans des conditions de “haut niveau”.

 

Le vendredi nous offre deux demi finales “taillées” pour nous proposer un France Espagne le dimanche en point d’orgue de ce “Road to London” qui doit aboutir à l’or olympique pour la deuxième fois de suite. La France laisse nos amis tunisiens à 7 buts (31-24) tandis que les espagnols battent sans réelle suspens les islandais par 30 à 26.
Les finales dominicales ne laissent pas non plus planer d’incertitude puisqu’après avoir vu les islandais battre les tunisiens de 4 buts (31-27) c’est par un nouvel écart de 7 buts et sur le même score que vendredi que la France bat l’Espagne (31-24). Tout cela est de bon augure pour Londres et sera confirmé avec la médaille d’or des français un mois plus tard.

Classement
1) France – 2) Espagne – 3) Islande – 4) Tunisie


Les matchs en détail

Vendredi 13 Juillet 2012 – 1/2 finales

FRANCE 31   –  TUNISIE 24

Rhenus Sport. 5000 spectateurs. Mi-temps: 16-13. Arbitres: MM. Buy et Pichon. FRANCE: Omeyer (9 arrêts) et Karaboué (7 arrêts) au but. Fernandez 5, Dinart, Barachet 1, G. Gille, Narcisse 4, Joli 2 pen., Honrubia 4, Karabatic 2, Accambray, Abalo 5, Sorhaindo 6, Guigou 2, Detrez. TUNISIE: Maggaiez (7 arrêts dont 1 pen.), Missaoui (4 arrêts dont 1 pen.) et Helal au but. Hedoui 1, Toumi 3, Tej 4, Touati, Chouiref, Hmam, Bannour 3, Alouini 2, Jallouz 4, Sanai, Megannem 2, Ayed 3, Boughanmi 2.
La France a débuté son EuroTournoi par une victoire de 7 buts face à la Tunisie (31-24). Mais l’écart est trompeur car il ne reflète pas du tout la réalité du match. Comme l’a montré ce match face à un adversaire qui leur pose toujours des problèmes, les Bleus en effet, ne sont pas encore prêts. Le travail jusque ici a surtout été physique et la partie technico-tactique à peine entrevue. Il y a encore du travail, beaucoup de travail, ce qui n’est pas pour déplaîre au sélectionneur Claude Onesta: “Nous ne sommes pas prêts et c’est une bonne nouvelle! J’ai tendance à me méfier des matches où tout nous réussit.” La Tunisie, avec “les régionaux de l’étape”, les anciens Sélestadiens Heykel Megannem et Issam Tej, fait longtemps jeu égal au score avec les Experts. Ce même Issam Tej donnant l’avantage à son équipe en inscrivant deux buts en trente secondes (3-4, 8e). Les Bleus rentrent doucement dans la partie et régalent le public avec quelques belles combinaisons. Daniel Narcisse est demi-centre comme dans son club de Kiel, une option qui semble plaire au sélectionneur, Nikola Karabatic se partageant le poste d’arrière gauche avec Jérôme Fernandez. Ce dernier en bon capitaine prend ses responsabilités et marque deux buts qui permettent aux Français de ne pas subir (5-5, 12e). Privés par précaution de Bertrand Gille dont l’épaule n’est pas encore remise à 100%, les Experts s’en remettent alors à un excellent Cédric Sorhaindo qui terminera le match à 6 buts sur 6 tirs. 3 buts par mi-temps pour le pivot du Barça dont celui du 10- 9, point de départ de la première accélération tricolore. Comme Titi Omeyer fait le travail dans son but (9 arrêts), l’écart atteint 4 unités (14-10, 24e) grâce à Samuel Honrubia bonifiant une passe de folie de son gardien, et se cale à +3 à la pause. A la reprise, la France ne parvient pas à tuer le match d’emblée. Jalouz, Ayed et Alouini répondent à Narcisse et Sorhaindo (18- 16, 35e). C’est encore Sorhaindo qui en remet une couche avant que les ailiers ne viennent faire les finitions. 5 buts de suite répartis entre Guigou (1), Honrubia et Abalo (2 chacun) donnent le +7 (29-22, 27e). La pression physique des Français aura eu raison de la résistance tunisienne dans cette fin de match. On le voit une victoire assez large donc, mais avec encore pas mal d’imperfections. “On a manqué d’agressivité en défense, et on doit travailler sur la continuité en attaque. Les jours qui nous restent serviront à peaufiner les réglages et tout ce qui nous manque encore” analyse Claude Onesta. C’est un test d’un autre niveau encore qui attend les Experts cet après-midi en finale contre les Espagnols. A domicile, les Français voudront montrer à leurs adversaires qu’ils sont toujours là et que s’ils venaient à les rencontrer en quarts ou après à Londres, il faudra à la Roja sortir le grand jeu. Mais pour cela, il faudra que certains confirment leur bon match face aux Tunisiens (Sorhaindo, Fernandez ou les gardiens) et que d’autres prennent leur revanche sur un match en demi-teinte à l’image de Xavier Barachet. Rappelons juste qu’en 2000 (Russie) et 2008 (France), le vainqueur de l’EuroTournoi finissait champion olympique quelques semaines plus tard…
Eric SEYLLER

 

ESPAGNE 30   –  ISLANDE 26

L’Espagne, une seconde flamboyante !
A Strasbourg, Le Rhenus Le vendredi 13 juillet 2012 à 18h00 Espagne – Islande : 30 – 26 (Mi-temps : 14-12) 4 000 spectateurs Arbitres : MM Nordine Lazaar et Laurent Reveret (France)
Après la victoire des Bleus face à une Tunisie très accrocheuse dans le jeu, le public du Rhenus s’est vu offrir un match de très gros calibre entre l’Islande et l’Espagne, avec au final la victoire flamboyante d’une Espagne qui a su gommer ses imperfections de première période pour proposer ensuite un vrai festin de jeu collectif. Pourtant l’entame de match mettait rapidement en valeur les Islandais, un Bjorgvin Gustavsson qui fait barrage aux premières tentatives espagnoles et de l’autre côté avec le futur parisien Robert Gunnarsson en pivot, les nordiques trouvaient tout de suite les bonnes solutions. Mais piqué au vif par la réussite de son alter ego, l’immense Arpad Sterbik allait vite remonter son niveau de jeu pour rivaliser er même faire encore mieux que le tatoué viking. Forts de ce rempart venu de Senta en Serbie, l’Espagne reprenait assez vite ses esprits. On commençait à voir la vitesse demandée par Valero Rivera senior s’afficher en grand dans la salle alsacienne. Exit les Iker Romero, les Alberto Entrerrios, les Chema Rodriguez, place à une génération de joueurs qui a la vitesse de jeu dans le sang. Et le plus dynamique de tous dans ce domaine était le Barcelonais Daniel Sarmiento qui rendait un peu fou le duo Jakobsson – Svavarsson, pilier de la 6-0 islandaise. Mais il manquait encore ce petit plus de fluidité pour que définitivement l’Espagne prenne le pas sur son adversaire. Les libérations étaient toujours un peu trop tardives, les 1×1 poussés un peu trop loin, pour que le collectif puisse bénéficier des jambes de feu des Raul Entrerrios et consort. Et même si la fin de première période sentait la prise de pouvoir ibérique, les 2 buts d’écart à la pause ne garantissaient pas une seconde période tranquille pour l’Espagne. Alors le mythique Rivera allait faire les ajustements nécessaires dans les vestiaires ! De suite on voyait que les consignes de libération de balle avaient été données et fermement… Le feu follet catalan ne tuait plus aucun ballon, Raul Entrerrios lâchait la « gonfle » sur le contact et le futur Nantais Jorge Maqueda, après avoir fait parler la puissance, passait en mode suave pour lâcher de superbes ballons de décalages à un Alberto Rocas qui ne ratait rien. Comme à l’autre bout, la défense espagnole finissait par mettre tout le monde excepté le royal Olafur Stefansson sous l’éteignoir, très logiquement le match choisissait son maître. On en arrivait même à voir des actions rebondir sans plus aucun temps mort, si l’ailier ne trouvait pas la solution, sur son action, les arrières rebondissaient pour le plus souvent trouver au centre un Julen Aguinagalde intenable en pivot face à une défense islandaise complètement désarticulée par tant de vitesse de balle… Car si l’Espagne avait des jambes, celle qui allait le plus vite était à l’évidence la balle ! Brulant les mains, n’étant jamais gaspillée, elle finissait quasi irrémédiablement au fond des filets islandais. Face à une telle gabegie de beau jeu, seul Olafur Stefansson trouvait encore la solution, le plus souvent de manière individuelle, mais avec toujours une classe d’écart par rapport au commun des handballeurs de haut niveau. Relâchant un peu la pression dans les dernières minutes d’un match qu’ils avaient dominé de la tête et des épaules en seconde période, les Espagnols avaient lancé un message clair et net aux Bleus ! Il faudrait une France avec tous ses atouts pour mettre à mal cette machine à jouer qu’est devenue l’Espagne depuis quelques mois !
François DASRIAUX

 


Dimanche 15 Juillet 2012

Finale

FRANCE 31 –  ESPAGNE 24

Rhenus Sport. 5000 spectateurs. Mi-temps: 18-14. Arbitres: MM. Geipel et Helbig (ALL). FRANCE: Omeyer (1-60e, 16 arrêts) et Karaboué au but. Fernandez (cap.) 3/5, Dinart, Barachet 3/3, G. Gille 0/1, Narcisse 4/5, Joli 4/6 dont 1/1 pen., Honrubia 2/2, Karabatic 5/7, Accambray, Abalo 3/5, Sorhaindo 2/4, Guigou 4/4 dont 1/1 pen., Detrez 1/1. Sélectionneur: Claude Onesta. ESPAGNE: Hombrados (cap., 1-13e) et Sterbik (13e-60e, 9 arrêts) au but. Gurbindo 0/1, Rocas 5/7 dont 4/4 pen., Maqueda 3/5, Tomas 2/3, R. Entrerrios 3/6, Aguirrezabalaga 1/1, Sarmiento 0/1, Aguinagalde, Ugalde, Canellas 3/8, Morros, Ruesga 1/5, Rivera Folch 4/5, Guardiola 1/1. Sélectionneur: Valero Rivera.

Au terme d’un match brillant, l’équipe de France a nettement dominé l’Espagne, prétendant sérieux au titre olympique, hier en finale de l’EuroTournoi. Il faudra compter sur les “Experts” à Londres. Claude Onesta attendait un signe. Poussive face à la Tunisie vendredi en dépit de sa nette victoire en ouverture de l’EuroTournoi (31-24), l’équipe de France a lancé un message hier en surclassant l’Espagne sur le même score. Il est limpide: les Bleus ont retrouvé de leur superbe. «Nous sommes peut-être capables de jouer d’égal à égal avec les meilleurs» «Le premier match de l’EuroTournoi n’avait pas permis de tirer des enseignements suffisants », explique le sélectionneur. Claude Onesta avait insisté auprès de ses joueurs pour qu’ils livrent face aux Espagnols « un match référence ». La consigne a été appliquée à la lettre. Dans une finale de l’EuroTournoi qui pourrait très bien être celle des JO, les coéquipiers de Jérôme Fernandez ont retrouvé le visage conquérant affiché lors de leurs plus belles conquêtes. « Contre l’Espagne, je voulais voir si l’on était capable de mettre en exergue notre puissance et notre force athlétique, raconte Claude Onesta. Pendant longtemps, affronter l’équipe de France était un moment de souffrance pour l’adversaire. » Hier, dans un Rhenus comble et enthousiaste, l’Espagne a souffert chaque fois que les Français ont récité leur handball. Dès l’entame de match quand Luc Abalo et Daniel Narcisse faisaient vivre un mauvais moment à Hombrados, désemparé face à une telle réussite (9-4, 12 e). En fin de première période (18-14 à la pause) quand Nikola Karabatic faisait parler sa puissance pour repousser une sélection ibérique revenue sur les talons des Bleus (10-9, 19 e). « Quand nous sommes forts dans nos corps et dans nos têtes, nous sommes capables de réaliser des matches de qualité », souligne Claude Onesta, dont l’optimisme affiché depuis le début de la préparation n’a sans doute été que renforcé avec la démonstration d’hier. Une question de confiance La seconde période n’a fait que confirmer l’agréable sensation que l’équipe de France semble avoir laissé derrière elle l’Euro raté en Serbie. Si les Espagnols ont parfois recollé au score (21-20, 39 e), la domination française sur le plan physique a fait la différence au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient (26-21, 50 e). « Après l’Euro, on disait que notre jeu était connu de tous, que notre défense était fragile, pointe Claude Onesta. Mais si l’équipe est capable de retrouver sa confiance, son allant et sa détermination, ce n’est alors plus une affaire de jeu. » Comme en 2008, l’équipe de France a remporté l’EuroTournoi en dominant… l’Espagne en finale. On connaît la suite… Claude Onesta préfère ne pas s’attarder sur ces signes, aussi positifs soient-ils. « Des symboles, on peut en trouver toute la journée », s’amuse le Toulousain, qui préfère avant tout retenir la qualité du jeu produit par son équipe. « C’était un match pour que chacun se rassure et rassure l’autre. Les matches contre l’Espagne sont toujours difficiles et acharnés. Cela faisait un moment que l’on n’avait pas battu les Espagnols de manière si nette. » Si certains s’étaient montrés « en dedans » face à la Tunisie, tous les “Experts”, sans exception, ont brillé hier. Pas question pour autant de crier victoire trop vite. « Cette rencontre a uniquement une valeur de repère. Si on devait rencontrer l’Espagne aux Jeux, ce serait un autre match. » Claude Onesta a néanmoins vu dans cette finale de l’ET le signe qu’il faut à nouveau compter avec l’équipe de France. « Nous sommes peut-être capables de jouer d’égal à égal avec les meilleurs. » Le doute n’est plus permis. Claude Onesta a décidé hier de resserrer le groupe pour la fin de la préparation. Cyril Dumoulin, Arnaud Bingo et Grégoire Detrez quittent donc l’équipe de France réduite à 17 joueurs.
Simon Giovannini (DNA)

 

Finale 3-4

ISLANDE 31  –  TUNISIE 27

Rhenus Sport. 5000 spectateurs. Mi-temps: 15-15. Arbitres: MM. Lazaar et Reveret (FRA). ISLANDE: Gustavsson (8 arrêts) et Gudmundsson (8 arrêts) au but. Svavarsson, Kristjansson 2/3, Palmarsson 1/3, Ingimundarson 2/3, Hallgrimsson 0/1, Atlason 1/2, Sigurdsson 2/5, Gudjonsson 8/13 dont 3/5 pen., Stefansson (cap.) 10/11 dont 2/2 pen., Petersson 5/10, Jakobsson, Gunnarsson 0/1. Sélectionneur: Gudmundur Gudmundsson. TUNISIE: Maggaiez (4 arrêts), Helal (5 arrêts dont 1 pen.) et Missaoui au but. Hedoui 1/1, Toumi 1/1, Chouiref 3/7, Tej 4/5, Touati 2/2, Hmam 3/7, Bannour 4/7, Alouini 0/2, Jallouz 1/4, Sanai 1/1, Megannem (cap.) 3/9, Ayed, Boughanmi 4/5 dont 2/2 pen. Sélectionneur: Alain Portes.

LE DEFI EN OR
Les Jeux Olympiques de Pékin ont couvert nos handballeurs d’or. Quatre ans et une manche plus loin, un nouveau défi, du même métal, nous attend sur les rives de la Tamise. Loin d’un speed dating, parce que chaleureux et inscrit dans le temps, le rendez- vous qui nous est offert par cette équipe de France sera l’occasion pour, une nouvelle fois, témoigner bruyamment et avec passion notre soutien à ces joueurs qui portent nos chances et nos espoirs d’une nouvelle couronne Olympique. Après des mois de préparation pour réserver à nos invités un accueil digne d’eux, nous sommes fiers de recevoir à Strasbourg de grandes équipes telles l’Espagne, la Tunisie, l’Islande et bien évidement notre équipe de France championne Olympique en titre. Pour mémoire, nous aurons la chance de vous présenter le podium des derniers jeux. Rendez-vous nous est donc pris pour faire des 13 et 15 juillet une grande fête du sport au Rhenus. Que l’enthousiasme des uns et des autres soit à la mesure de l’enjeu et qu’il reste respectueux des adversaires et des arbitres. Cette manifestation, cette communion autour du sport de haut niveau en général et du handball en particulier, sera aussi le point d’orgue d’un long travail qui a associé la Fédération Française de Handball, les collectivités, nos partenaires et bien sûr le comité de l’EuroTournoi… joignez-vous à nous pour faire une nouvelle fois de notre rendez- vous sportif et populaire, une réussite exemplaire.
C.C

(Edito de l’EuroMag N°68 du vendredi 13 juillet 2012 par Christian Carl)
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